Date de naissance | 25 octobre 1931Paris, France |
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Décès | 28 février 2011(à 79 ans)Paris |
Annie Girardot est une actrice française, née le à Paris (10e) et morte dans cette même ville le ,,.
Biographie
Jeunesse et formation
Annie Girardot est née à Paris d'une mère sage-femme, Raymonde Noëlle Félicie Girardot, et de père inconnu (un homme marié qui ne la reconnaîtra pas et mourra alors qu'elle est âgée de 2 ans). Elle suit des études d'infirmière à Caen pour être sage-femme comme sa mère mais, rapidement, elle se consacre à sa passion, la comédie.
Élève au conservatoire de la rue Blanche dès 1949, Annie Girardot fait, parallèlement, des apparitions, le soir, dans des cabarets (La Rose rouge, à Montmartre, sous le pseudonyme d'Annie Girard, ou au Lapin Agile), et participe à des revues telles Dugudu avec la troupe de Robert Dhéry, dans laquelle elle côtoie d'autres futurs « grands » : Michel Serrault, Jean Poiret, Jacqueline Maillan?
En juillet 1954, elle sort du Conservatoire national supérieur d'art dramatique avec deux premiers prix (elle fait ainsi partie de la promotion qui a vu émerger quelques-uns des grands comédiens de l'après-guerre : Jean-Paul Belmondo, Jean-Pierre Marielle, Jean Rochefort, Bruno Cremer, Françoise Fabian, Pierre Vernier, Philippe Noiret et Claude Rich entre autres). Elle est engagée peu après à la Comédie-Française. Son interprétation de La Machine à écrire, en 1956, aux côtés de Robert Hirsch, est particulièrement remarquée par Jean Cocteau, qui voit en elle « le plus beau tempérament dramatique de l'après-guerre ».
La Comédie-Française lui fait alors la proposition de devenir sociétaire. Désirant se sentir libre de ses choix artistiques et attirée de plus en plus par le cinéma, Annie Girardot refuse et démissionne à contre-cœur de la grande institution en 1960.
Carrière
Ses premières apparitions au cinéma sont moins éclatantes, dans des films mineurs, mais elle tient remarquablement tête à Jean Gabin dans deux bonnes séries noires : Le rouge est mis et Maigret tend un piège.
Un des grands maîtres du cinéma italien, Luchino Visconti, également metteur en scène de pièces de théâtre, fait appel à elle pour jouer à Paris une pièce aux côtés de Jean Marais : Deux sur la balançoire.
Impressionné par le talent d'Annie, Visconti lui propose dans la foulée un rôle dans son film Rocco et ses frères. Là encore, la prestation est unanimement saluée et le film fait d'elle une star, aux côtés d'autres débutants tels que Alain Delon (qui restera à jamais un ami fidèle de la comédienne), Renato Salvatori ou Claudia Cardinale. Sur le tournage, alors qu'Alain Delon et Romy Schneider vivent les premiers moments d'une relation intense, Annie tombe amoureuse de son partenaire Renato Salvatori. Elle l'épousera deux ans plus tard et aura avec lui son unique enfant, Giulia. C'est aussi le début d'une grande amitié entre Romy Schneider (qui vient régulièrement sur le tournage rendre visite à Delon) et Annie Girardot.
Dans les années 1960, Annie Girardot n'est pas sollicitée par les réalisateurs de la Nouvelle Vague, mais tourne avec des réalisateurs confirmés comme Alexandre Astruc (La Proie pour l'ombre), Roger Vadim (Le Vice et la Vertu, avec la débutante Catherine Deneuve), Gérard Oury (Le crime ne paie pas) ou encore Marcel Carné (Trois chambres à Manhattan). C'est d'ailleurs sur le tournage de ce dernier film qu'a débuté Robert De Niro, qui dira d'Annie Girardot : « Elle est la plus belle femelle mec que je connaisse. »
Partageant sa vie entre la France et l'Italie, Annie Girardot tourne également avec de nombreux réalisateurs italiens comme Marco Ferreri, qui lui fera tenir le rôle surprenant d'une femme singe, phénomène de foire, dans Le Mari de la femme à barbe, film audacieux qui provoquera un scandale lors de sa présentation au festival de Cannes 1964. Elle tourne aussi avec Mario Monicelli (Les Camarades, avec Marcello Mastroianni) et les frères Taviani (Les Hors-la-loi du mariage).
En 1965, Annie revient au théâtre dans la pièce d'Arthur Miller, Après la chute, mise en scène par Luchino Visconti ; c'est un échec. Dans le même temps, la comédienne essuie d'autres revers tant au cinéma qu'au théâtre.
Alors que les producteurs se détournent d'elle, c'est un jeune metteur en scène qui va lui offrir un des plus beaux rôles de sa carrière. En effet, Claude Lelouch, qui vient d'obtenir un immense succès avec Un homme et une femme, lui propose d'incarner la femme d'Yves Montand dans Vivre pour vivre. Le film est un joli succès et la public découvre une nouvelle facette du talent d'Annie Girardot. Sur le tournage, Lelouch et Girardot tombent amoureux l'un de l'autre. Leur relation prendra fin deux ans plus tard, mais l'actrice et le réalisateur resteront liés par une profonde amitié.
En 1968, Annie obtient un nouveau succès critique et public au cinéma avec la comédie Erotissimo, le premier film de Gérard Pirès, aux côtés de Jean Yanne et Francis Blanche.
En 1969, le célèbre dialoguiste Michel Audiard (qui a déjà écrit quelques rôles pour Annie depuis la fin des années 1950) fait d'elle la principale interprète de son film Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais... elle cause ! dans lequel elle incarne une femme de ménage très bavarde (aux côtés de Bernard Blier, Mireille Darc et Sim). En 1972, elle devient une femme régnant sur un bidonville, spécialisée dans le trafic de saintes reliques, dans Elle cause plus... elle flingue. Audiard lui ouvre les portes de la comédie, elle qui jusqu'alors était souvent cantonnée aux rôles plus dramatiques. Girardot devient à partir de là une des rares femmes à faire partie de la désormais célèbre "bande à Audiard".
En 1971 sort Mourir d'aimer, film d'André Cayatte, qui va révolutionner la carrière de la comédienne. Inspiré de l'affaire Gabrielle Russier, ce film raconte l'histoire d'amour entre une enseignante et un des élèves lycéen ; une histoire dérangeante qui fera l'objet d'un procès retentissant et conduira l'enseignante au suicide. Ce film est un énorme succès avec près de six millions d'entrées en France, mais ne plaît pas à tout le monde. Ainsi, François Truffaut écrit une lettre ouverte, dénonçant la façon très démagogique, selon lui, avec laquelle André Cayatte a traité cette affaire. Ce rôle reste cependant comme l'un des plus marquants de la comédienne, lui assurant même une reconnaissance internationale.
À partir de là, elle devient l'actrice française la plus populaire, alternant comédies et mélodrames, n'hésitant pas, à l'occasion, à aider de jeunes cinéastes à tourner leur premier film. Grâce à elle, et à Philippe Noiret, surgit l'une des comédies les plus insolites de cette époque, La Vieille Fille, en 1971, signée Jean-Pierre Blanc. Le spécialiste des comédies Serge Korber l'engage pour son premier drame, Les Feux de la Chandeleur en 1972, où elle incarne une mère de deux enfants adultes (Claude Jade et Bernard Le Coq) qui tente de reconquérir son ex-mari (Jean Rochefort). De Vivre pour vivre en 1967 à On a volé la cuisse de Jupiter en 1980, Annie Girardot a contribué grâce à son interprétation de « femme normale et populaire » à imposer vingt-quatre films ayant récolté plus d'un million d'entrées au box-office. D'ailleurs, à cette époque, à chaque sortie d'un nouveau film, on allait voir « la Girardot » au cinéma : à la fin des années 1970, elle est l'actrice la mieux payée et la star préférée des Français.
En 1974, elle remporte un énorme succès au box-office dans La Gifle de Claude Pinoteau. Dans ce film, elle incarne l'ex-femme de Lino Ventura et la mère d'une débutante nommée Isabelle Adjani. Sa maîtrise approximative de l'anglais donnera lieu à quelques scènes et répliques cultes dans le film.
La même année, Annie Girardot revient au théâtre avec une pièce qui deviendra son plus gros succès, qu'elle reprendra régulièrement jusqu'en 2004 : Madame Marguerite, de Roberto Athayde, adaptée par Jean-Loup Dabadie et mise en scène par Jorge Lavelli. Annie, seule en scène durant près de deux heures, incarne une maîtresse d'école qui bouscule ses élèves (le public) et les éveille à la vie qui les attend. La pièce est un immense succès.
En 1977, Annie reçoit le César de la meilleure actrice pour Docteur Françoise Gailland de Jean-Louis Bertuccelli, autre film marquant dans sa carrière. Elle y incarne une femme médecin luttant contre un cancer des poumons.
En 1978, elle partage l'affiche de La Zizanie de Claude Zidi avec un acteur pour lequel elle a une immense admiration : Louis de Funès. Les deux acteurs rêvaient de tourner ensemble depuis quelques années. Louis de Funès ne tarit pas d'éloges sur sa partenaire, confiant qu'il retrouve avec elle "la même complicité et la même tendresse" qu'il avait pour Bourvil. Ce sera malheureusement leur unique collaboration.
Durant les années 1970, elle forme avec Philippe Noiret, rencontré sur Le Rendez-vous en 1961, un véritable couple de cinéma. Ensemble, ils tourneront, La Vieille Fille en 1971, La Mandarine en 1972, Tendre Poulet en 1977 et On a volé la cuisse de Jupiter en 1980 (ils seront également tous les deux à l'affiche de Souvenirs, souvenirs en 1984 mais ils n'ont aucune scène commune). Ils devaient se retrouver en 2001 dans un film de Bertrand Blier intitulé Tête de nœud, mais le film ne verra jamais le jour.
La gouaille d'Annie Girardot est souvent mise au service de films mettant en avant les femmes et le féminisme, et elle incarne alors cette cause en interprétant une série de rôles qui jouent sur le décalage de personnages assumant des métiers d'ordinaire réservés aux hommes : médecin, chauffeur de taxi, reporter-photographe, commissaire de police, etc. À travers ses rôles, elle défend des causes comme la lutte contre le cancer, le droit à l'avortement, le droit à la parité.
En 1979, elle est de nouveau nommée aux Césars, dans la catégorie meilleure actrice, pour le film La Clé sur la porte d'Yves Boisset.
Fatiguée d'endosser toujours les mêmes rôles, Annie Girardot désire faire une pause dans sa carrière cinématographique. Elle commence par tenir une rubrique à la radio en 1981 dans une émission de Stéphane Collaro sur Europe 1. Tous les jours, dans Paroles de femmes, elle fait le récit d'aventures quotidiennes exceptionnelles, drôles, inquiétantes ou émouvantes, réellement arrivées à des femmes.
Puis, l'actrice décide de se lancer dans l'enregistrement d'un disque. C'est Bob Decout qui est chargé d'en écrire les chansons. Il devient finalement le compagnon de l'actrice en 1981. Cette relation l'entraîne vers un univers différent : la musique. Elle chante lors d'une émission de Jacques Chancel, puis monte avec Bob Decout un spectacle musical intitulé Revue et corrigée sur des musiques de Catherine Lara et avec des costumes de Jean Paul Gaultier au Casino de Paris (alors en passe d'être transformé en parking). Considérée comme bancale, la production ne trouve pas de financement et Annie Girardot doit hypothéquer son appartement de la place des Vosges. Le spectacle est un fiasco et ne reste qu'un mois à l'affiche. Girardot enchaîne avec une pièce de théâtre et un film qui ne fonctionnent pas plus. Ces échecs la plongent dans un grand désarroi moral et financier, accentués par le décès de sa mère et les problèmes de drogue de sa fille.
Annie tente un retour au cinéma en 1984 avec un polar très sombre d'Alain Bonnot, Liste noire. Le film obtient un succès mitigé. L'année suivante, Claude Lelouch lui propose d'incarner la femme de Jean-Louis Trintignant et la mère de Richard Anconina dans Partir, revenir. Le film est un échec.
Annie Girardot se tourne alors davantage vers le théâtre, jouant ainsi L'Avare de Molière aux côtés de son ami Michel Serrault, Première Jeunesse avec Odette Joyeux, ou encore Le roi se meurt de Ionesco avec Daniel Ivernel. En 1987, la télévision lui permet de retrouver le chemin des plateaux. Elle devient la vedette de la toute première saga de l'été diffusée sur TF1 : Le Vent des moissons. Le succès est immense et l'année suivante, elle joue dans une nouvelle saga, Orages d'été, aux côtés de Patachou. Dès lors, elle tournera de nombreux téléfilms, assurant à chaque fois aux chaînes de télévision de beaux succès d'audience[réf. nécessaire].
Au début des années 1990, les propositions se font rares, mais Bertrand Blier, avec Merci la vie, et Claude Lelouch, avec Il y a des jours et des lunes, lui offrent tout de même de jolis rôles. Elle tourne également pour Michel Legrand (Cinq jours en juin) ou Gérard Mordillat (Toujours seuls) et incarne la mère farfelue de Catherine Jacob dans la comédie Les Braqueuses de Jean-Paul Salomé, en 1994.
Après une traversée du désert de plusieurs années, l'obtention en 1996 du César de la meilleure actrice dans un second rôle, pour Les Misérables, de Claude Lelouch, lui permet de « retrouver sa place ». Lors de la remise de son César à la 21e cérémonie, les larmes aux yeux, elle provoque l'émotion avec ces paroles : « Je ne sais pas si j’ai manqué au cinéma français, mais à moi, le cinéma français a manqué follement... éperdument... douloureusement. Et votre témoignage, votre amour, me font penser que peut-être, je dis bien peut-être, je ne suis pas encore tout à fait morte. ». L'année suivante, elle est la présidente de la 22e cérémonie.
En 1998, Annie tient le premier rôle d'un film canadien de Jacques Leduc, intitulé L'âge de braise.
En 2000, le réalisateur autrichien Michael Haneke adapte un roman sulfureux d'Elfriede Jelinek : La Pianiste. Il demande à Annie Girardot d'incarner la mère castratrice d'Isabelle Huppert (qui avait déjà joué sa fille dans Docteur Françoise Gailland). La prestation de la comédienne est unanimement saluée. Le film est sélectionné au festival de Cannes en 2001 et obtient le Grand Prix du Jury, ainsi que les prix d'interprétation pour Isabelle Huppert et Benoît Magimel. Annie Girardot obtient quant à elle le César de la meilleure actrice dans un second rôle.
Michael Haneke fera de nouveau appel à elle en 2005 pour incarner la mère de Daniel Auteuil dans Caché.
Dernières années
Le , on apprend par son avocat Me Emmanuel Asmar, chargé de ses intérêts, qu'Annie Girardot est atteinte de la maladie d'Alzheimer depuis une dizaine d'années, ce que confirme l'édition du 21 septembre de l'hebdomadaire Paris Match, dans lequel la fille, Giulia Salvatori, et la petite-fille de l'actrice, Lola Vogel, révèlent sa maladie.
Malgré cela, la comédienne continue à jouer au théâtre : de 2001 à 2003, elle reprend la pièce Madame Marguerite à Paris et en tournée, et, pour pallier les éventuels trous de mémoire, elle est équipée d'une oreillette destinée à lui souffler son texte. C'est avec ce même procédé qu'elle continuera à participer au tournage de plusieurs films comme Je préfère qu'on reste amis... (2005), où elle interprète - ironie du sort - une femme atteinte de la maladie d'Alzheimer. Les rôles sont plus courts et adaptés (peu de scènes physiques), mais les réalisateurs sont conciliants. La comédienne « revit » lorsqu'elle est sur un plateau de tournage et, le temps d'une scène, la maladie s'efface. Ainsi Richard Bohringer (C'est beau une ville la nuit) et Jane Birkin (Boxes) font appel à elle pour de petits rôles.
Son dernier rôle sera celui d'une ancienne journaliste française dans une mini-série policière russe intitulée Vorotily. Depuis les années 1960, Annie Girardot est en effet une des actrices françaises les plus appréciées en Russie et plusieurs réalisateurs russes avaient fait appel à elle, comme Sergueï Guerassimov dans Le Journaliste en 1967, ou encore Valery Akhadov, qui la fera tourner à plusieurs reprises pour la télévision russe entre 1989 et 2003.
En 2007, sa fille Giulia Salvatori publie, avec le journaliste Jean-Michel Caradec'h, une biographie intitulée La Mémoire de ma mère (éditions Michel Lafon (ISBN 978-2749906478)), où elle consigne les souvenirs de sa mère.
À partir de 2008, Annie Girardot vit dans une maison médicalisée de Paris. Le , TF1 diffuse Annie Girardot : Ainsi va la vie, un film documentaire de Nicolas Baulieu filmant huit mois de sa vie, avec Claire Keim en voix off. On y découvre sa vision du passé et les effets de la maladie.
En 2010, dans une déclaration médiatique dans le cadre de la journée mondiale contre la maladie d’Alzheimer, sa fille déclare qu'Annie Girardot ne se souvient plus avoir été actrice, en raison de la maladie dont elle souffre et ajoute : « Si j’ai un message à faire passer, c’est de ne plus essayer de rencontrer Annie Girardot, d’avoir une dernière photo...Si vous avez aimé maman, surtout, il faut lui foutre la paix, garder d’elle une belle image. »
Après avoir joué dans 122 films, 54 téléfilms et 31 pièces de théâtre, Annie Girardot meurt le à l'hôpital Lariboisière de Paris. Ses obsèques sont célébrées le en l'église Saint-Roch, la paroisse parisienne des artistes. Parmi les personnes présentes, outre sa fille Giulia, sa petite-fille Lola et son petit-fils Renato, on compte Jean-Paul Belmondo, Catherine Samie, Line Renaud, Claude Lelouch, Jane Birkin, Jean-Pierre Marielle, Alain Delon, Mireille Darc, Agathe Natanson, Jack Lang, Frédéric Mitterrand, Gérard Darmon, Jean-Paul Rouve, Daniel Duval, Bertrand Blier, Évelyne Bouix, Brigitte Fossey, Elisa Servier, Smaïn, Raphaël Mezrahi, Patrick Préjean, Bernard Menez, Danièle Évenou, Costa-Gavras, Yves Boisset, Catherine Lachens, Catherine Lara, Andréa Ferréol, Marthe Mercadier, Massimo Gargia, Laurent Malet, Dani, Marie-Laure Augry, etc. Le chanteur Hervé Vilard a fait déposer une gerbe de fleurs, de même qu'Isabelle Adjani (qu'elle dédie à sa « maman-cinéma inoubliable »),.
De certaines de ces personnalités, son petit-fils dira sans les nommer : « Dès qu'on a annoncé son décès, il y a eu une foule de personnes du cinéma qui sont remontées, dont on n'a jamais eu de nouvelles jusqu'à maintenant et qui, aujourd'hui, viennent témoigner alors qu'on ne les a jamais vues, parce que le cinéma français l'a oubliée. » Brigitte Bardot et le journaliste Henry-Jean Servat auront la même réaction : « jamais on n'a célébré Annie Girardot ! [?] On l'a laissée crever ! »
Elle est inhumée au cimetière du Père-Lachaise, 49e division (avenue Feuillant) dans le 20earrondissement de Paris.
Vie privée
Elle a été mariée du avec Renato Salvatori, son partenaire dans Rocco et ses frères, jusqu'à la mort de ce dernier le . Ensemble, ils ont eu une fille, Giulia, née à Rome le . Victime de violences conjugales, elle se séparera de son mari mais sans jamais divorcer.
En 1967, l'actrice a une liaison avec le chanteur Jacques Brel puis entame une relation durant deux ans avec le cinéaste Claude Lelouch.
De 1971 à 1978, elle partage la vie de l'acteur Bernard Fresson. Le comportement violent du comédien aura raison de leur relation.[réf. nécessaire]
De 1980 à 1993, elle vit avec Bob Decout, réalisateur et parolier de ses chansons, de quatorze ans son cadet. Dans un livre sorti en 2010, ce dernier témoigne de sa relation avec l'actrice. Qualifié de gigolo et accusé par les proches d'Annie Girardot de l'avoir ruinée, il se défend en déclarant : « Elle [Annie] n'a jamais su gérer l'argent. » Il assure aussi qu'elle a insisté pour participer à son film Adieu blaireau, le menaçant de le quitter si elle n'y figurait pas. Quant aux rumeurs de consommation de drogue, il explique que leur responsabilité était commune : « Tout a commencé lors d'une soirée où tous les invités consommaient de la cocaïne ». À l'époque, le couple considérait cette drogue comme « un philtre d'amour, un plaisir lié à la sexualité ! ».
Théâtre
Filmographie
Cinéma
- Courts-métrages
- 1993 : La Boxeuse de Carle Kéruzore
- 2000 : Ainsi soit nous de Nathalie Tocque
- 2001 : Des fleurs pour Irma d'Éric Lacroix : Irma
Télévision
Téléfilms
Séries télévisées
- 1985 : La Chute de Mussolini d'Alberto Negrin : Rachel Mussolini
- 1985 : Olga et son fils (Olga e i suoi figli) de Salvatore Nocita : Olga
- 1986 : Florence ou la Vie de château de Serge Korber (6 épisodes) : Florence
- 1988 : Le Vent des moissons de Jean Sagols (7 épisodes) : Angelina Leclerc
- 1989 : L'Agence, épisode La Croisière de Jean Sagols
- 1989 : Orages d'été de Jean Sagols (8 épisodes) : Emma, l'ancienne artiste de cirque
- 1991 : Magic Boul'vard de Pascal Heylbroeck
- 1991 : La Sensitive (Delitti privati) de Sergio Martino
- 1995 : Les Filles du Lido de Jean Sagols (3 épisodes) : Mme Carmino
- 1998 : Le JAP, épisode La Cible d’Henri Helman : Danielle Barras
- 2000 : Marie Fransson, épisode : S'il vous plaît de Christiane Spiero : Georgette Carrel
- 2002 : Commissariat Bastille, épisode Permis de chasse de Jean-Marc Seban : Germaine Braud
Voxographie
- 1987 : Dear America : Lettres du Viêt Nam de Bill Couturié : commentaire dans la version française
- 2003 : La Prophétie des grenouilles, dessin animé de Jacques-Rémy Girerd : Denise, l'éléphante
Discographie
- 1962 : Notre amour se ressemble sur la BO du Bateau d’Émile (45 t. Barclay Records)
- 1965 : Le Jour de la tortue, comédie musicale avec Philippe Nicaud (33 t. Barclay Records)
- 1967 : Des ronds dans l’eau avec Nicole Croisille sur la BO de Vivre pour vivre (45 tours EP Disc’Az)
- 1968 : La Femme aux faux-cils, paroles Jean-Loup Dabadie, musique Michel Polnareff, utilisée dans le film Erotissimo
- 1970 : Chacun son homme avec Brigitte Bardot sur la BO des Novices (45 t. Barclay Records)
- 1971 : Le Temps du lumbago sur la BO de La Mandarine (33 t. RCA)
- 1973 : Le Zizou de Zouzou / Ursule et Grelu avec Bernard Fresson sur la B. O. de Ursule et Grelu (45 t. single Polydor)
- 1977 : Le Dernier Baiser / L’Argentin sur la BO du Dernier Baiser (45 t. single Pathé Marconi-EMI)
- 1979 : Absence prolongée (avec Dany Brillant) / Les Miroirs (45 t. single et maxi 45 t., Disques Carrère)
- 1981 : Ce que j’ai dans la tête (33 t. 10 titres CBS Disques)
- 1982 : Revue et corrigée, comédie musicale (1 titre sur 33 t. collectif Tréma-RCA)
- 1983 : Marguerite et les autres (14 titres en public sur 33 t. Tréma-RCA)
- 1984 : Souvenirs, souvenirs sur la BO de Souvenirs, souvenirs (45 t. single Philips)
- 1984 : Partir, revenir avec Liliane Davis sur la BO de Partir, revenir (33 t. WEA)
- 2003 : Pluri « elles » avec Serge Lama (CD collectif WEA)
Distinctions
Elle reçoit les insignes de chevalier de la Légion d'honneur en 1999, du président Jacques Chirac le 13 novembre 2000 et dira d'elle « une immense comédienne qui nous bouleverse par sa générosité, sa sincérité, son talent et son amour du public ».
Le , est inauguré l'Espace Annie-Girardot au CLIC (Centre local d'information et de coordination) de Montreuil.
Récompenses
- 1956 : Prix Suzanne-Bianchetti pour L'Homme aux clés d'or
- 12 mars 1965 : Prix Georges Courteline de l'humour cinématographique (remis aux Studios de Boulogne)
- Mostra de Venise 1965 : Coupe Volpi pour la meilleure interprétation féminine pour Trois chambres à Manhattan
- Festival international du film de Mar del Plata 1968 : Meilleure actrice pour Vivre pour vivre
- Prix du Syndicat de la critique 1975 : Meilleure comédienne pour Madame Marguerite
- David di Donatello 1977 : Meilleure actrice étrangère pour Cours après moi que je t'attrape
- César 1977 : Meilleure actrice pour Docteur Françoise Gailland
- 7 d'or 1989 de la meilleure comédienne de fiction pour Le Vent des moissons
- César 1996 : Meilleure actrice dans un second rôle pour Les Misérables
- Prix « reconnaissance des cinéphiles » 1998 décerné à Puget-Théniers (Alpes-Maritimes) par l'Assocation Souvenance de cinéphiles pour l'ensemble de sa carrière.
- César 2002 : Meilleure actrice dans un second rôle pour La Pianiste
- Molières 2002 : Meilleure comédienne pour Madame Marguerite et Molière d'honneur pour l'ensemble de sa carrière
Nominations
- César 1979 : Meilleure actrice pour La Clé sur la porte
- Molières 1991 : Meilleure comédienne pour Heldenplatz
Hommage
En 2012, l'Académie des Césars lui rend un hommage tout particulier en mettant une photographie d'Annie Girardot (issue du film Rocco et ses frères) sur l'affiche officielle et le catalogue de la trente-septième cérémonie des Césars, ainsi qu'en diffusant au cours de la cérémonie des extraits de plusieurs de ses films. La fille et la petite-fille de l'actrice étaient présentes.
Quelques jours plus tard, l'Académie des Oscars fait de même dans son traditionnel in memoriam et montre une photographie d'Annie Girardot parmi les personnalités disparues de l'année.
En octobre 2012, la Poste française émet un timbre à son effigie dans la série « Les acteurs du cinéma ».
Une rue de la ZAC de Rungis située dans 13e arrondissement de Paris porte son nom depuis septembre 2012.
Le , le maire de Paris, Bertrand Delanoë, appose une plaque commémorative au 4, rue du Foin, dernière résidence d'Annie Girardot, en présence de Lola et Renato, petits-enfants de la comédienne.
Une rue Annie-Girardot, menant à l’EHPAD « Les Jardins des sens », est inaugurée le à Linselles (Nord) par le maire Jacques Rémory, en présence de Giulia Salvatori, fille de l’actrice disparue.
Notes et références
Annexes
Liens externes
- (en) Annie Girardot sur l’Internet Movie Database
- Annie Girardot sur AlloCiné
- Annie Girardot sur Bide et Musique
- Annie Girardot en 1983, une archive de la Télévision suisse romande
- Portrait d'Annie Girardot sur Ina.fr
Bibliographie
- Notices d’autorité : Fichier d’autorité international virtuel ? International Standard Name Identifier ? Bibliothèque nationale de France ? Système universitaire de documentation ? Bibliothèque du Congrès ? Gemeinsame Normdatei ? WorldCat
- Livres d'Annie Girardot
- Annie Girardot, Vivre d'aimer, Paris, Robert Laffont,? 1989, 175 p. (ISBN 978-2-221-05357-7)
- Annie Girardot, Ma vie contre la tienne (À jeu découvert), Paris, R. Laffont,? 1993, 211 p. (ISBN 978-2-221-07129-8, LCCN 95138943)
- Annie Girardot, Partir, revenir : Les Passions vives, Paris, Le Cherche-midi,? 2003, 228 p. (ISBN 978-2-7491-0041-8)
Livres sur Annie Girardot
- Françoise Gilles, Annie Girardot, éd. E.P. Deno?l, Paris, 1971
- Pascal Mérigeau, Annie Girardot, Paris, édition PAC,? 1978, 237 p. (ISBN 978-2-85336-091-3, LCCN 79364911)
- Giulia Salvatori, Jean-Michel Caradec'h (collaborateur), Annie Girardot : La Mémoire de ma mère, Paris, Michel Lafon,? 2007, 257 p. (ISBN 978-2-7499-0647-8, LCCN 2007444456)
- Léo Bardon, Sophie Blandinières (collaboratrice), Annie, te souviens-tu?, Paris, Michel Lafon,? 2009, 213 p. (ISBN 978-2-7499-1076-5)
- Bob Decout, Avec elle : Mes années Girardot, Paris, Flammarion,? 2010, 372 p. (ISBN 978-2-08-123676-9, OCLC 611406337)
- Agnès Grossmann, Brigitte Bardot (préface), Annie Girardot : Le Tourbillon de la vie, Paris, Hors collection,? 2010, 300 p. (ISBN 978-2-258-08474-2, LCCN 2010545256)
- Christian Dureau, Annie Girardot : Aimer pour vivre, Paris, Éditions Didier Carpentier,? 2010, 110 p. (ISBN 978-2-84167-668-2)
- Orlando Roudder, Annie Girardot, pour le meilleur et pour le pire ! Le destin d'une star authentique, coll. Privée, éd. Exclusif, 2011 (ISBN 9782848911007)
- Jean-Marc Loubier, Annie Girardot : Un talent généreux, éd. Mondadori, 2011
- Giulia Salvatori, Alan O'Dinam, Annie Girardot : Un destin français, Paris, Michel Lafon,? 2012