Nelson Minville

Originaire de la Gaspésie, Nelson Minville ne met pas de temps à faire résonner ses chansons aux quatre coins de la province. Déjà en 1989, il attire l’attention du public et de la critique à l’occasion du Festival international de la chanson de Granby. Il remporte alors les prix de la presse et de la meilleure composition originale. À partir de ce moment, Minville s’impose comme un auteur-compositeur phare.
En 1991, il lance un premier album, Premières nuits, duquel est extrait Les bras de Satan. Une chanson qui traverse les années en se moquant des modes et qui, grâce à la richesse de sa ligne mélodique, se hisse au rang des classiques québécois. À cette époque, poussé par le besoin et l’urgence de dire, Nelson écrit et écrit encore. Il a déjà une bonne centaine de chansons dans ses
tiroirs lorsqu’en 1992, il entre en studio avec ses meilleurs titres pour enregistrer Pour la suite des choses. Tandis que la critique lui réserve un accueil plus que chaleureux, Nelson prouve hors de tout doute qu’il est un auteur-compositeur de premier plan et que le succès de Premières nuits n’était ni le fruit du hasard, ni un feu de paille. Nelson Minville est là pour rester.

S’il est un instinctif au talent sûr, Nelson Minville est aussi un perfectionniste qui a le souci du détail et éprouve le besoin d’aller au fond des choses. Passionné de lettres, il met alors sa carrière d’interprète en veilleuse pour approfondir les rouages de l’écriture sous toutes ses formes. Lui qui avait déjà étudié la création littéraire, la littérature québécoise et qui est titulaire d’un baccalauréat en arts, retourne sur les bancs d’école pour étudier le journalisme. Il met son savoir à profit en animant, dès 1993, des ateliers sur la
poésie québécoise pour des collégiens franco-ontariens. Deux ans plus tard, il publie l’une de ses nouvelles dans l’ouvrage collectif L’Instant fragile, publié aux éditions Humanitas.

Depuis 1995, Nelson met ses connaissances et son expérience au profit du Festival international de la chanson de Granby à titre de juré dans la catégorie auteur-compositeur-interprète. En 1997, il assurait même la direction artistique du spectacle de clôture. Parce que la chanson le passionne toujours, il compose sans cesse mais préconise une approche différente. «À mes débuts, j’écrivais facilement 60 ou 70 titres par année, explique-t-il. Aujourd’hui, je me concentre sur une dizaine de chansons que je peaufine jusqu’à ce que j’en sois parfaitement satisfait.» Le cap de la trentaine a transformé le sprinter qu’il était en marathonien. «À 20 ans, je voulais tout faire… et vite! À 30 ans, j’ai changé de rythme. Je prends maintenant le temps de vivre pleinement les choses, de m’en imprégner avant de les coucher sur papier.»

Au printemps 1998, Nelson Minville gravait les titres de son troisième disque, Centre-ville.

L’oeuvre d’un auteur-compositeur-interprète en pleine possession de soie.


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